Préface

I. De 1219 à 1260: Renier de Udekem

II. Cinq siècles d'existence

Terug/retour

 

III. La fin du monastère

 

            Le monastère de l’Ile-Duc avait toujours résisté vigoureu­sement à tous les assauts qu’il avait à soutenir: ni la pernicieuse influ­ence des mœurs souvent relâchées du moyen-âge, ni la réforme avec ses ar­tifices ou ses violences, ni les guerres du XVIIe et XVIIIe siècles ne par­vinrent à entamer la discipline. Joseph II lui-même respecta son existence à cause des services signalés qu’il rendait, de temps immémorial, à tous les villages des alentours.

 

Nous pouvons nous faire une idée assez exacte de l’état temporel du couvent de l’Ile-Duc, vers l’époque de la révolution française, d’après une déclaration faite aux agents Autrichiens par le prieur de la corporation, le chanoine Michel Paessens. Elle est datée du 23 avril 1787. D’après cette pièce la communauté se composait alors de 27 religieuses dont 20 sœurs professes ou chanoinesses et 7 sœurs converses. L’ensemble des revenus du monastère s’élevait à 10421 florins 13 sous l liard, sans au­cune dette.

 

Le prieur évaluait les dépenses du monastère comme suit: pour l’entretien de chaque sœur professe, la somme annuelle de 300 florins et pour celui de chaque sœur converse, 200 fl.; pour le clerc, l’entretien et les gages des employés subalternes, domestiques et autres, la somme de 1000 à 1200 florins; pour le traitement du prieur 800 florins; pour celui de son vicaire, 500 fl.; et pour les gages de leur domestique 200 fl. Le total des charges du monastère montait à 10370 fl.; déduction faite du reve­nu, il restait un boni annuel de 51 fl.; 13 sous l liard. Nous trouvons dans cet acte une remarque curieuse: la fondation avait été faite sans déterminer le nombre de religieuses que le prieuré pouvait admettre.

 

Nous touchons au terme de notre travail. Il ne nous reste plus qu’à dire comment le prieuré de l’Ile-Duc périt dans la tourmente révo­lutionnaire de 1793, qui couvrit le sol de nos provinces de ruines irréparables.

 

Après les déplorables victoires de Tourcoing et de Fleurus les 22 et 26 juin 1794, la révolution française fut la maîtresse de nos contrées. Un de ses premiers actes fut la loi du 15 fructidor an V qui supprima les corporations religieuses. Celle du 15 brumaire de la même année attribua à la république la propriété de tous les biens mobiliers et immobiliers des couvents. En exécution de cet arrêt unique, une ruée de commissaires du pouvoir exécutif vint s’abattre sur les établissements condamnés à périr.

 

 Le 2 vendémiaire, an V de la république, à 8 heures du matin, un des séides des démolisseurs français vint au monastère de l’Ile-Duc. C’était le citoyen Robyns. Il fit assembler toute la communauté et la requit au nom de la république, et en exécution de la loi du 15 fructidor an V, de lui présenter tous les registres et comptes de la régie des biens du couvent.

 

Il cota et parapha tous ces registres, puis il demanda la déclaration du nombre des religieuses avec les noms, prénoms, âges et qua­lités de chacune d’elles. Le nombre des membres de la communauté était de 26. Aucune des religieuses n’avait voulu profiter de l’arrêté de prairial an III, pour abandonner la vie monastique.

 

Le commissaire Robyns continua l’inventaire des titres des biens possédés par le prieuré en y consignant tous les détails nécessaires.

 

De même que le prieur Paessens, dix ans auparavant, il trouva le couvent quitte et libre de toute dette mobilière et immobiliè­re active. Il eut seulement à signaler l’existence de quelques petites det­tes passives, formant en général des comptes ouverts chez les fournisseurs ou chez des gens attachés au service du monastère. L’ensemble de ce passif s’élevait à 4558 fl. 1 sous 3 liards. Enfin le commissaire procéda à la des­cription des argenteries, des meubles d’église, de la bibliothèque, des ta­bleaux etc… En dressant l’inventaire du mobilier de l’église il ne trouva que des objets sans importance, et d’une valeur bien inférieure à celle du mobilier de la plus pauvre église de campagne. Ce n’était pas étonnant: pré­venues de l’arrivée de l’agent républicain, les Norbertines avaient eu soin de mettre en sûreté la partie la plus précieuse de leur mobilier au châ­teau de Winghe-St.-Georges, et elles n’avaient conservé que les pièces es­sentielles au culte.

 

Le commissaire employa deux jours entiers depuis huit heures du matin jusqu’à six heures du soir, à sa besogne. Lorsque son tra­vail fut achevé, il le laissa entre les mains de Madame Wauters, prieure du monastère, sous sa responsabilité, en lui ordonnant de présenter ces piè­ces à toutes réquisitions. Il lui enjoignit en outre de cesser à partir du jour de l’inventaire (13 vendémiaire an V) de compter, de recevoir et de faire un acte de gestion quelconque touchant les biens affermés de l’abbaye.

 

Dans l’intervalle entre le 2 et le 13 vendémiaire, c’est-à-dire entre la première visite que fit le citoyen Robyns à Gempe, et le jour où il acheva son inventaire, les religieuses résolurent d’intercéder auprès du pouvoir exécutif pour demander grâce en faveur de leur monastère. Elles espéraient obtenir justice en se fondant sur l’art. XX de la loi du 15 Fruc­tidor an V, qui exceptait de la suppression les maisons religieuses offrant un intérêt public, soit à raison de l’éducation et de l’instruction qu’elles donnaient aux enfants, soit à raison de l’assistance qu’elles prêtaient aux malades. La pétition fut adressée au citoyen directeur des domaines nationaux de la Dyle, le 5 vendémiaire, 5e année de la république, et fut appuyée par les agents municipaux des communes avoisinantes.

 

Tous ces efforts furent vains; l’intérêt public fut sacrifié à la haine que la révolution avait jurée à l’église et aux institutions re­ligieuses. Le 22 brumaire suivant, les officiers de la république se repré­sentèrent à l’Ile-Duc et vinrent offrir les bons nationaux ou les soi disant compensations que l’Etat accordait aux spoliés. Les religieuses, sans aucune exception, déclarèrent formellement qu’elles refusaient les pensions que le gouvernement leur présentait, ajoutant qu’elles voulaient vivre et mourir selon leurs vœux monastiques. Néanmoins le crime fut consommé, et désormais la république française fut la seule propriétaire légale de l’an­tique prieuré de l’Ile-Duc.

 

Les religieuses, le cœur navré, quittèrent à jamais leur paisible retraite de Gempe. Cependant les liens qui les attachaient au séjour qu’elles s’étaient choisi pour servir Dieu, étaient trop forts pour qu’elles s’en éloignassent absolument. Un gentilhomme de Louvain, Mr. de Troostenbergh, offrit à la communauté des Norbertines de l’installer dans un château qu’il possédait dans les environs, à Houwaert. Les religieuses acceptèrent cette hospitalité généreuse et continuèrent pendant quelque temps encore à mener la vie commune. Elles conservaient une lueur d’espérance de pouvoir rentrer un jour dans leur cher prieuré. Vaine illusion! Toutes les filles de Gempe moururent en exil, loin du lieu où elles espéraient laisser leurs cendres.

 

Le monastère de l’Ile-Duc avait donc vécu près de six siècles, fidèle aux traditions de piété et de zèle qui marquèrent les premiers temps de son origine. La révolution française et les temps postérieurs ont emporté jusqu’à ses derniers vestiges. Une jolie campagne s’élève aujourd’hui à l’endroit où se trouvait jadis le cloître. Les vergers et le cimetière ont fait place à des jardins anglais. Les bâtiments de la ferme et une partie du mur d’enceinte existent encore, mais considérablement modifiés. Une chose seule est restée impérissable et a défié la faux du temps, c’est le renom des vertus et de la régularité du monastère: legs intacts que, depuis l’ori­gine jusqu’à la fin, se sont transmises à Gempe les héritières des huit filles de Renier de Udekem.

 

 

NOTES

Malgré nos recherches, nous n'avons pu recueillir aucun détail sur le manoir qu'habita la communauté norbertine, avant son installation dans les cloîtres de Gempe. Sur ces derniers édifices même nous n'avons que des indications fort vagues. Nous avons vu plus haut que l'église du monastère datait de 1260, et qu'elle passait pour une assez belle construction. D'après les gravures, qui en sont conservées, cette église était bâtie en style ogival; elle était élégante, élancée et se composait d'une seule nef. Le vaisseau était percé de chaque côté de sept fenêtres à lancettes. Une petite flèche surmontait le faîte de l'édifice. A la gauche de l'église étaient adossés le cloître et les dépendances. Le cloître (panel) encadrait une cour à peu près carrée et assez spacieuse. Plusieurs fenêtres de ce cloître étaient enrichies de vitraux peints. L'un d'eux avait été donné par Jehan de Udekem et portait les armoiries du donateur; un autre, datant de 1615, était dû à la munificence de Corneille van Dieven, seigneur de Tendaele: il portait au centre l'écusson de sa famille. En avant du cloître et en face du portail de l'église un bâtiment faisait saillie, il fut reconstruit dans le courant du xvme siècle: c'était la demeure du prévôt (het heerenhuis). Tout le monastère était entouré de murailles, qui clôturaient un vaste verger et des jardins. Les bâtiments de la ferme, derrière l'église, étaient bâtis dans l'alignement du mur de clôture extérieur. Nous ignorons si le prieuré possédait des objets d'art de grande valeur, mais la bibliothèque renfermait quelques manuscrits assez remarquables. L'église de Winghe-Saint-Georges conserve deux grandes toiles assez médiocres d'exécution qui proviennent du couvent: l'une représente Saint Norbert triomphant de Tanchelin; l'autre retrace un épisode de la vie de Notre-Seigneur. Mr Deheen, de Louvain, le propriétaire actuel de l'Ile-Duc, possède quelques portraits de prieurs et deux belles portes ogivales en cuivre, qui jadis fermaient le tabernacle.

 

REFUGES DU MONASTÈRE DE L'ÎLE-DUC

Les communautés religieuses, dont le siège était en dehors des villes, avaient généralement, dans les cités les plus voisines, une demeure qui leur servait d'asile dans les temps calamiteux. Le prieuré de Gempe avait, en 1465, son refuge à Louvain, rue de Diest, en face de la maison, appelée Scherpenheuvel, et non loin du refuge de l'abbaye de Vlierbeeck. On remarquait dans ce refuge quelques verrières peintes. Dans l'une d'elles on voyait deux médaillons; dont l'un représentait l'écusson de Van Dieve, mi- parti de Meys alias Wespelaer; le blason était soutenu par un génie. L'autre représentait également les armoiries de Van Dieve entourées de lambrequins, avec la devise: oft Godt versage. En 1718, le prieuré acheta également dans la rue de Diest l'ancienne demeure du professeur Louis Vivès, alors propriété de l'abbaye de Floreffe, pour y établir son refuge. Le couvent vendit cette maison, le 28 septembre, 1756, à François Van Bemmel, conseiller secrétaire de Louvain, et acheta en place une maison, bâtie en recul dans la même rue, presqu'en face de l'ancien hôtel de Vivès. Nous avons vu démolir ces bâtiments, qui remontaient au commencement du xviie siècle, lors de la construction du théâtre, en 1864. La porte crenelée du refuge subsiste encore à côté de la maison de Mr Van den IJove. Il nous est prouvé par un extrait que nous tenons de notre obligeant ami Mr Edward Van Even, que le prieuré possédait également un refuge, en 1479, à Tirlemont.

 

SCEAU DU MONASTÈRE DE L'ÎLE-DUC

Le sceau du monastère de Gempe, que nous trouvons sur les pièces les plus importantes, ne subit jamais aucune variation. D'après son caractère, il semble dater des premiers temps du prieuré. Il est de forme ovale. Au centre, on voit l'image de la Sainte Vierge, patronne du couvent; elle est représentée assise; de sa main droite, elle tient un sceptre, fleurdelisé à son extrémité, de la gauche, elle soutient le divin Enfant, assis sur les genoux de sa mère. L'image est entourée d'un double filet, qui la sépare de l'inscription. Celle-ci-, gravée en caractères gothiques doubles, est conçue en ce sens : S. convent. eccles. S. Mar. de insul. Duc. Sigillum conventus ecclesiae saûetae Ma- riae de insula Dueis.

 

PRIEURES DU MONASTÈRE DE L'ÎLE-DUC, A GEMPE

1219 Isabelle (i) de Corbeeck-Loo. / 1260 était prieure Hehvige de Udekem. / 1387 » » Agnès. / 1405 » » Catherine van der Hofstadt. / 1432 » » Yda van Borthoudt. / 1451 » » Anne. / 1461 ) / ..„_>» .» Elisabeth van Belande. / 1467 ) / 1476 ) / .,„,>» » Yda van Suetendaele. / 1481 ) / 1494 » » Maria Madoets. / 1509 » » Maria de Eertryck. / 1531 » » Marguerite Crabbe. / 1560 ) / » » Barbe van Brussel. Io8o ) / 1587 » » Marguerite van Grave. / » » Ermelinde Librechts. 1610) / 1625 t » » Elisabeth van Dieven. / Depuis 1646 jusqu'à 1660'Christine Assels. / 1660 devint prieure Magdeleine Helspighel. / 1683 était prieure Jacqueline van Wésel. / 1715 » » Barbe Landtwyck. / 1726 » » Jeanne van Breugel. / 1763 devint prieure Ermelinde van Simphoven. / 179S était prieure Caroline Wauters (1806 t).

 

PRÉVÔTS DU MONASTÈRE DE GEMPE

1219 Baudouin, chanoine de Tongerloo. t 1222. / 1222 Gilles, chanoine de Ninove, transféra le couvent de Pellenberg à Gempe (1230), devint abbé de Heylissem, abdiqua ces fonctions, en 1243. / 1230 Salomon, chanoine de Bonne-Espérance, avait été abbé de Tongerloo. t 1231. / 1232 Arnold, chan. de Grimbergh, se retira en 1243. / 1243 Gilles, abbé de Heylissem, se retira en 1250. / 1250 Henri Baculus de Lovanio (de Stocke) il transféra le couvent de Gempe à Tlle-Duc, en 1252, il se retira en 1253, il était chanoine de Parc. / 1253 Arnold, chanoine de S' Michel (Anvers), se retira en 1257. / 1257 Guillaume de Hontsheim, can. Parc. construisit l'église du monastère; il se retira en 1268, f le 7 juillet 1288, il fut pendant 60 ans dans les ordres, d'après la chronique de Masius. / 1268 Jean de Lovanio, can. Parc. il se retira, en 1275. / 1275 Evrard de Vinckenbosch, can. Parc., fut prévôt à Parc, t 4 février 1291. / 1291 Renier, son nom se trouve dans un bail, fait à Gempe en 1292, t 27 octobre / 1296 Gérard de Hondtsheim, can. Parc. devint abbé de Dileghem en 1311. t 10 mars 1329. Il était prévôt de Parc, en 1295. / 1311 Guillaume de Herent, can. Parc. était, en 1298, pitantiaire à Parc; et devint, en 1314, abbé de Parc, t 7 juillet 1316. / 1314 Jean de Lapicida de Vinckenbosch, can. Parc. en 1339, abbé de Parc; t 27 juillet 1342. 1339. Jean -de Molle, can. Parc. prévôt de Parc, en 1366, t 11 mars 1367. / 1366 Jean de Mechlinia, can. Parc. curé à Wechter en 1359, t 25 janvier 1379> / 1395 Henri de Overloo, dit Witteman, on le nomme Henri de Witte, dans les archives de Gempe (1407), t 18 mai 1415, can. Parc. / 1415 Barthélemy Crom, était prévôt de Parc, en 1407, t 28 décembre 1419, can. Parc. 1419 Jean de Goitsenhoven, can. Parc. en 1414, prieur à Parc, t 25 mars 1452. / 1429 Jean Weys, alias de Dorne, can. Parc. t 24 août 1453. / 1435 Simon Vrancx, can. Parc. Pitantiaire de Parc,en 1406. / 1439 Jean f Soers, can. Parc. t 7 avril 1441. 1441 Wauthier de Hoegaerden, can. Parc. t 10 décembre 1458. / 1458 Henry Jacomyns, était pitantiaire à Parc, en 1453, t 9 mai 1460. / 1460 Arnold Vincke, can. Parc. / 14... Franco van der Hofstadt, can. Parc, était prévot de Gempe en 1469, devint chapelain de Wac- kerzeele, en 1474, était le plus âgé des moines de Parc en 1487. t 4 avril 1898. / 1474 Henry de Raedshoven, can. Parc. en 1461, prévot à Parc, en 1463, pitantiaire de cette abbaye, 1475 suspensus à régimine; 1478, an- notus in lib. privil. / 1478 Walter de Eeswinckel, can. Parc. curé de Tervueren en 1487, t 13 juin 1490. Ici finit la liste des prévôts ; suivent les prieurs, tous choisis par l'abbé dé Parc. / 1498 Thyelemannus Deyn, can. Parc. en 1500, curé à Tervueren, t 21 novembre 1306. / 1530 Jean T Sangers de Hapaert, can. Parc. 1515, curé à Haecht, t 20 décembre 1533. / 1533 Pierre de Palude, alias de Lyra, can. Parc. t 1 avril 1542. / 1542 Gérard de Eertryck, can. Parc. t 28 avril 1557. / 1557 Jean Btels, de Malines, ean. Parc. depuis abbé de Jette. / 1557 Jean van den Bergen, alias Vogehanck, eau. Parc. auparavant sous prieur de Parc pendant 18 ans, t 25 décembre 1568. / 1568 Charles van Ophem, can. Parc- t 28 mai 1574. / 1571 Jacques Wellens, can. Parc. t 12 mars 1578. / 1578 André Kimps, can. Parc. t 17 mai 1579. / 1578 Ludovic Ketelbuters, can. Parc. en même temps curé de Cortryck, ensuite de Corbeeck-Loo, 119 novembre 1587. / 1582 Guillaume Heyms, chan. de Middelbourg, 1585 curé à Haecht. t 2 novembre 1609. / 1585 Michel Luytens, can. Parc. simultanement curé à Wechter, t 23 octobre 1625. / 1599 Jean Boschmans, S. T. L. can. Parc. t 20 novembre 1643. / 1643 Gérard van Vlierden, can. Parc. se retira à Parc, en 1653, t 19 octobre 1661. / 1653 Norbert Morren, S. T. L. can. Parc. se retira à Parc, en 1667,110 avril 1672, né à S'-Trond. / 1667 Philippe van Tuycom, S. T, L. can. Parc. de Leefdael. 1682 abbé de Parc, t 2 août 1702. / 1682 Ambroise Filens, S. T. B. can. Parc. t 18 mai 1690. / 1690 Paul de Bruyn, can. Parc. de Bruxelles. 1701, coadjuteur de l'abbé de Parc; 1702 abbé de Parc, t 6 février 1719 / 1701 Léonard van den Putte, can. Parc. antérieurement curé de Cortryck, t 22 décembre 1726. / 1737 Adam van den Putte, can. Parc. t 6 mars 1754. / 1754 Eustache Meynckens, S. T. B. caa. Parc. t 23 mars 1785. / 1785 Michel Paessens, can. Parc. 11 décembre 1788. / 1789 Josse van den Schrieck. can. Parc. t 26 décembre 1804.

 

PROCES VERBAL

LIBERTÉ. — ÉGALITÉ. DÉPAB.TEMENT DE LA DYLE. — DIRECTION DE BRUXELLES. Procès-verbal des opérations faites au couvent de S'Her-togen Eyland, dit de Gempe, commune de Sint-Jooris- Wynge, canton de Glabeek, département de la Dyle, en exécution de l'art. Il de la Loi du 15 Fructidor dernier. L'an 5 de la République, le 2 et 13 Vendémiaire, le soussigné commissaire, nommé par le directeur du domaine national et de l'enregistrement du département de la Dyle, en vertu de l'art. II de la Loi du 15 Fructidor dernier, sur la suppression des communautés et corporations religieuses dans les pays réunis; je me suis transporté au couvent ci-dessus dans la commune de Sint-Jooris-Wynge, canton de Glabeek, même département, où étant, après avoir communiqué mes pouvoirs aux membres assemblés de ladite abbaye ou du- dit couvent, je les ai requis, au nom de la Loi, de me représenter tous leurs registres et comptes de la régie de leurs biens, lesquels registres et comptes, après les avoir cotés et paraphés, je les ai visés et arrêtés au bas du dernier article de recette, énonçant la somme de soixante-dix florins, et au bas du dernier article de dépense, énonçant la somme de... (il n'y a pas de registre de dépense). Après quoi, sur la demande que j'ai faite auxdits membres à ce qu'ils eussent à me déclarer le nombre d'individus qui composent leur communauté et de ceux qui s'y trouvent affiliés, avec leur nom, surnom, âge et qualité, j'ai reçu la déclaration conforme au tableau ci-joint n° 1, duquel il résulte que les membres de ladite communauté existent en totalité au nombre de vingt-six, et ceux sortis du cloître en vertu de l'arrêté du 6 Prairial an 3, au nombre de... (il n'y en a point). Ensuite procédant à l'inventaire des titres des dits biens, au relevé des revenus et des époques de leurs échéances, j'en ai dressé l'état; énonçant, savoir: la désignation et consistance des biens, leur situation, le nom des fermiers et détenteurs, leur demeure, la date de leurs baux, le nom des notaires qui les ont passés, leur résidence; la durée des baux, l'époque de l'entrée en jouissance et son expiration, le montant des fermages en numéraire, en denrées, les charges affectées auxdits biens, ainsi que les arrérages antérieurs à l'année courante, le tout suivant l'état ci- joint n° 2. Recevant pareillement les déclarations desdits membres sur l'état actuel de leur maison, de leurs dettes mobiliaires et immobiliaires, et actives, elles se sont trouvées monter à la somme de... (il n'y en a pas). Suivant l'état n° 3, énonçant, savoir: la nature des dites créances, leurs dates, le nom des notaires qui les ont passés, celui des débiteurs et le montant de chacune des créances, et à l'égard des dettes mobiliaires et immobiliaires passives, elles se sont trouvées monter à la somme de 4558 florins, i s. 3 d. suivant l'état n° 4, énonçant, savoir : la nature des créances, leur date, le nom des notaires, celui des créanciers et le montant de chacune des dites créances. Et enfin, procédant à l'inventaire et description sommaire de l'argenterie des églises ou chapelles, effets de la sacristie, bibliothèque, livres, manuscrits, tableaux, médailles, il en est résulté le tableau ci-joint n° 5, divisé par nature d'objets; tous lesquels objets aux termes de l'art. II de ladite loi, j'ai laissé entre les mains des dits membres pour les garder, sous leur responsabilité, se soumettant de les représenter à toute réquisition. Comme aussi de cesser, dès à présent et à compter de ce jour, toute gestion et recette de revenus des biens affermés conformément à l'art. 6 de ladite loi. De plus elles déclarent qu'il y a dans ce couvent un nommé J. Bruyninckx, âgé de 56 ans, lequel a donnée au couvent une dotle pour être nourri, logé et entretenu pendant sa vie. De tous quoi j'ai dressé le présent procès-verbal que lesdits membres ont signés avec moi, ainsi que les états ci-annexés qu'ils ont affirmés être sincères et véritables ; ainsi fait et rédigé après avoir vaqué aux dites opérations pendant deux jours, depuis huit heures du matin jusqu'à six heures du soir. Fait à Gempe, le 2 et 3 Vendémiaire, cinquième année républicaine.

G. Wauters, priorinne. / R. De Busscher, sub-priorinne. / ROBYNS. Jusque là, la mission du commissaire Robyns doit être continuée et elle ne préjugera rien sur vos réclamation.

 

PETITION

Les Religieuses du Couvent de Gempe, canton de Glabbeak, au citoyen sieur Directeur des domaines nationaux du département de la Dyle. CITOYEN, L'arrêté du 15 Fructidor dernier qui supprime les établissements religieux, porte : article XX, qu'on excepte des dispositions de cette loi «les maisons religieuses dont l'institut même a pour objet l'éducation publique ou le soulagement des malades, et qui à cet » effet tiennent réellement au debors des écoles ou des salles de malades. Nous sommes, Citoyen, dans le cas depuis des temps immémoriales, nous tenons des écoles publiques dans lesquelles nous instruisons gratis tous les enfants qui s'y présentent, et entre autres les enfants des communes de Lubbeek, de Cortryck, de Rhode-Saint-Pierre, de Thielt, de Hauwaert, de Winghe-Saint-Georges, etc. Nous ne sommes point riches: nous avons de quoi subsister modestement avec l'économie la plus stricte; notre suppression ne pourrait produire aucun bien, elle occasionnerait au contraire un mal notable aux enfants qui viennent s'instruire chez nous et à leurs parents, qui, dans un canton peu fertile, ne sont pas fortunés et doilt la majeure partie est dans l'incapacité de fournir aux frais de l'instruction de leurs enfants, que nous leur donnons gratuitement; c'est pour ces raisons que nous n'avons pas été comprises dans la suppression opérée par l'Empereur Joseph II. Depuis 1788 tous ces faits sont attestés au pied de cette. Nous ne doutons pas de rencontrer autant de justice de la part de la République et dans cette persuasion nous vous demandons, Citoyen, que vous voulussiez déclarer que nous et notre maison sont pas compris dans la loi qui supprime les maisons religieuses en retirant la commission donnée au citoyen Robyns. Salut et Fraternité !

Caroline Wauters, priorinne. / Rosalia De Busscher, sub-priorinne. / Joanna Laurier. / Constance Croes. / Norberta Vander Linden. / C. Peeters. / Angelina Nys. / Sophia Willems. / Cecilia Willems. / Francisca De Vriendt. / Dorothea Van Craen. / Monica Peeters. / Augustina Goethuys. / Hedwigis Van Herck. / Juliana Bosmans. / Josepha Verloey. / Maria-Anna Haelterman.

Nous soussignés président et agents municipaux du canton de Glabbeek, conjointement avec le commissaire du pouvoir exécutive, qui habite la commune de Winghe-Saint-Georges, sous laquelle le couvent de Gempe est situé, attestent que les faits repris dans la pétition qui précède sont vrais et de notoriété publique, et nous intercédons même, afin que le couvent de Gempe ne soit pas supprimé, pour la raison que c'est en ce couvent que les enfants de plusieurs communes, et notamment celles exprimées dans la pétition, reçoivent leur instruction gratis, et que la majeure partie de ces habitants est hors d'état de procurer cette éducation en paiant. Fait ce b Vendémiaire, 5me année républicaine.

R. V. D. Meiren, préf. / Henri Vellemans, agent de Lubbeek. / P. Smets, agent. / P. Willems, agent. / Jacobus L. Rawa, agent. / G. Raeymaekers, agent. / J. Dreyers, agent, m. p. / C. Van Nerum, agent de Winglie. / Petrus Scheys, adjoint de Lubbeek. / L. D. Linotte, agent. / Jan Vranckx, agent. / L. V. Hollemans, adjoint. / P. Vanden Put, adjoint. / P. K. Kempenaers, adjoint in Bunsbeek. / Van Rattenbosch, comm. du pouv. ex. et / F. C. Clingers, sectis.

Nous soussignés agents de différentes communes, la plupart joignantes à la commune de Winghe-Saint-George, sous laquelle le couvent de Gempe est situé, attestent que les faits repris dans la pétition qui précède sont vrais et de notoriété publique, et nous intercédons même, afin que le dit couvent de Gempe ne soit pas supprimé, pour la raison que c'est en ce couvent que les enfants de nos communes reçoivent leur instruction gratis, et que la majeure partie de nos habitants est hors d'état de procurer cette éducation en paiant. Fait ce 6 Vendémiaire, 5me année républicaine.

Michiel Niclaes, adjoint de Hauwaert. / Peeter Van Orshoven, agent van Dutzel. / P. F. De Marsin, adj. m. de Rhode-S'-Pierre. / Peeter Roelants, adjoint de Cortryck. / P. Keldermans, agent van Thielt. / Van Padde, municipaelen agent in Cortryck.

Préface

I. De 1219 à 1260: Renier de Udekem

II. Cinq siècles d'existence

III. La fin du monastère

Terug/retour